Le rôle du directeur artistique dans une agence de digital learning

DA dans le digital learning - Speedernet
Article écrit par Gaël Roulin - Directeur artistique chez Speedernet depuis 2012

Si vous passez par là, c’est que le job de Directeur artistique dans le Digital Learning vous intéresse ? Ou que vous êtes simplement curieux et ça marche aussi. Je vais tenter le plus pertinemment possible de vous présenter ce qu’est pour moi ce métier plutôt hybride.

Tout d’abord il y a l’équipe ! Je dirais que pour moi, l’équipe est la partie la plus importante de mon travail.  Chez Speedernet, notre équipe est composée d’illustrateurs / motion designer / graphiste 3D / designer graphique UX / UI et vidéastes.

Un des points importants pour moi est de respecter les univers de chacun et faire en sorte qu’ils arrivent à mettre leur patte graphique dans nos réalisations. Quand nous recevons un projet client, je dirais que 50% du temps je m’occupe de ce qu’on appelle les « intentions graphiques » à l’étape de proposition commerciale mais également en début de projet.

Qu’est-ce qu’une intention graphique ?

L’intention graphique c’est l’interprétation de la demande client en image et c’est à ce stade que se jouent beaucoup de choses. L’enjeu est de proposer à la fois un univers graphique qui plaise au client et qui soit en ligne avec son environnement professionnel, mais également que cet univers plaise au graphiste qui va travailler dessus, car en fonction de certains projets on peut être amené à créer énormément d’écrans graphiques et donc il vaut mieux qu’on s’épanouisse un maximum visuellement.

C’est à ce moment que j’interviens en créant l’identité graphique qui permettra de comprendre à quoi pourra ressembler un motion design ou alors différents écrans d’interfaces ou même un traité illustré. A partir de là s’ouvre le champ des possibles et c’est la partie que nous préférons tous, on part sur un style web ? Un style flat design ? Un style street ? Un style très corporate ? Illustré ? Montage photo ? Traité technique ? Futuriste ? Hybride ?

Il y a une part de veille importante dans cette étape pour se tenir au courant des tendances graphiques mais il faut également prendre en compte ce que nous connaissons déjà du client et les productions que nous lui avons déjà potentiellement proposé. En phase de proposition commerciale nous essayons de solliciter le client pour sonder ses attentes et bien évidemment en amont de la production nous avons plusieurs échanges avec lui pour créer le graphisme qui lui convient le mieux.

Si nous obtenons le projet, l’idée est de guider le graphiste pour qu’il comprenne mon intention de départ et qu’il sache comment décliner justement les écrans qu’il devra réaliser. L’idée est de changer régulièrement de traité, nous partons souvent de la page blanche pour penser des projets originaux pour nos clients.

L’équipe graph’ s’occupe également de propositions graphiques et j’ai à ce moment un rôle de conseil sur l’orientation à prendre. Mais rien n’est figé visuellement et ce qui fait notre force c’est le talent de chacun et les prises d’initiatives.

Le suivi sur le projet est permanent, c’est-à-dire que régulièrement je me tiens au courant de l’avancée et du rendu de la formation jusqu’à la publication finale du projet. Ce travail est également réalisé par le graphiste qui a travaillé sur le module afin de garantir le respect de l’univers créé.

Faut-il pratiquer tous les métiers créatifs pour faire Directeur Artistique dans un studio Elearning ?

Je pense que c’est une question que les gens intéressés se posent : la question de la crédibilité. Avant de prendre ce poste j’étais infographiste 2D / 3D, j’ai modélisé des personnages, réalisé des rendus 3D, touché un petit peu à l’animation 3D.

Je suis passé par la case réalisation de pictogrammes, interfaces graphiques, illustrations et animation 2D. Donc en soit j’ai touché à pas mal des métiers qu’aujourd’hui je supervise et c’est ce qui me permet de comprendre certaines contraintes propres aux différents métiers.

Mais par exemple, si je prends le sujet du motion design, je suis capable aujourd’hui de faire une intention graphique pour donner les grandes lignes visuelles, mais je ne suis pas capable d’animer le motion comme les membres de l’équipe. Et finalement je ne pense pas que ce soit un souci, car ce qui importe c’est la modernité de l’œil je pense et surtout la confiance en les autres.

Être DA c’est pour moi faire en sorte de répondre au mieux à la demande client tout en gardant une part de challenge interne et faire avancer les équipes et le studio visuellement. Il faut que les retours et les orientations choisies servent la finalité et soient objectifs. Il m’arrive parfois de ne pas du tout avoir de retour à faire, car ça fonctionne !

LE Directeur Artistique et la communication chez Speedernet ?

C’est quelque chose que j’ai découvert quand Yves Bonis et Romain Cherruault sont arrivés.

Comment rallier des envies graphiques à un message ou comment un message porté insuffle une envie graphique ?

Nous avons la chance d’avoir deux personnes pleines de créativité et qui font avancer dans le bon sens l’image de l’entreprise. Quand une réflexion est menée sur des projets de communication qui ont besoin d’une identité graphique, c’est une direction artistique partagée avec les membres de l’équipe, car à ce moment Yves et Romain ont déjà une idée claire dans leur tête, de visualisation, de choix de musique, de sens et mon rôle est d’orienter visuellement les choses et d’expliquer ce qui est faisable dans les temps, mais également ce qui est cohérent avec notre communication visuelle.

En tant que DA, j’ai une vision de l’entreprise très orientée créativité et eux ont une vision de l’entreprise très orientée vers l’extérieur, ce qui est normal. Certaines choses dans ma tête ne passeraient pas aux yeux de tous. C’est donc un équilibre à trouver qui est très intéressant à vivre.

Quel est ton lien avec la gestion de projet ?

Je participe toutes les semaines au point planning qui me permet à la fois de connaître les tâches de chacun, mais également de réorienter si besoin certains projets sur d’autres personnes, pour que Laura Méheust par exemple fasse plus de l’illustration que de l’habillage graphique, car le dessin est son cœur de métier.

Je suis également dans les réponses à projets (proposition commerciales) pour réfléchir aux concepts des projets, brainstormer et expliquer notre direction graphique. J’interviens de même sur le chiffrage pour bien déterminer avec les chefs de projets et commerciaux si tout est « ok » niveau estimation, pour éviter un maximum les goulots d’étranglement lors de la production.

Petit mot de conclusion

Le plus important pour moi c’est : le respect de l’équipe, de suffisamment connaître chaque membre pour être à l’écoute de leur volonté d’évoluer ou juste de leurs problématiques. Être à l’écoute de leurs envies graphiques et faire en sorte qu’ils s’épanouissent dans les projets. Rester en production pour garder le sens des réalités métier et continuer à avoir conscience de ce que c’est qu’être dans le rush !

Toujours considérer un projet comme un nouveau défi et donc essayer d’insuffler une once de nouveauté même si on a l’impression qu’on a déjà traité le sujet cent fois.

Et surtout faire confiance !

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